Triste sarkopays
Source : RESF
30 policiers et gendarmes embarquent un jeune polyhandicapés pour l'expulser !!
L'Association des
Paralysés de France (APF) est révoltée par l'expulsion d'un jeune
polyhandicapé de 15 ans accueilli à l'Institut d'Education Motrice (IEM)
« Les Jonquilles[1] » à Freyming-Merlebach (57). Lundi
3 mai à 21h, une trentaine de
policiers et de gendarmes font irruption dans l'IEM. Munis d'une
décision préfectorale d'expulsion, ils emmènent avec eux le jeune,
devant le personnel soignant choqué et impuissant. Après avoir passé la
nuit au Centre de Rétention Administrative de Metz, il a été expulsé de
France avec sa famille, mardi 4 mai à 10h par avion à destination
du Kosovo.
L'APF est scandalisée par ce procédé et condamne fermement
cette expulsion. Les intérêts des politiciens et la politique
gouvernementale actuelle ne doivent pas prévaloir sur l'état de santé
des personnes malades et nécessitant des soins quotidiens ! Ce jeune
polyhandicapé accueilli dans un IEM depuis mars
2010, est d'origine kosovo d'Hébergement et de Réinsertion Sociale,
tandis que la Maison des Personnes Handicapées a orienté le jeune
atteint d'une maladie évolutive vers l'IEM « Les Jonquilles ». Une
demande de régularisation pour la famille avait été instruite par des
travailleurs sociaux. L'APF juge intolérables la violence et
l'inhumanité de cette expulsion qui a eu lieu lundi
soir dans cette structure.
Le dispositif mis en place (30 policiers et gendarmes et 10 véhicules pour emmener un enfant malade ; intervention sans que l'IEM ou la DDASS n'aient été prévenu) s'apparente à de l'intimidation ! La légalité de la procédure d'expulsion qui a été imposée au directeur de la structure ne justifie pas les méthodes employées ! Les parents de l'enfant, sa soeur et son frère avaient été arrêtés quelques heures avant et étaient isolés à l'extérieur dans les véhicules. L'enfant a été emmené, sans comprendre ce qui se passait, avec ses affaires, ses médicaments et son dossier infirmier.
C'est
par le biais de l'association Réseau Education Sans Frontières (RESF)
que l'APF a appris l'expulsion de la famille par avion le lendemain
matin, mardi à 10h. Toute la procédure
d'expulsion avait été organisée à l'avance puis exécutée dans la
précipitation afin que l'expulsion passe inaperçue et ne soulève pas des
vagues de protestation, légitimes au regard de l'état de santé de
l'enfant. L'APF, en tant qu'association gestionnaire d'établissements
et services, mais aussi en tant que mouvement revendicatif des droits
des personnes en situation de handicap juge lamentable l'expulsion de ce
jeune polyhandicapé. L'état de santé d'une personne malade et la
nécessité de soins quotidiens importants ne peuvent pas passer au second
plan, derrière une politique gouvernementale qui consiste à « faire du
chiffre » en matière d'expulsions.